Family Wiki

Préambule


J'ai décidé de faire ce petit site internet après avoir découvert quantité de documents dans les archives de Maman. Tous n'ont pas eu la chance d'accéder à ces informations directement, de surcroît le plus souvent en allemand. Sylvia souhaitait que je prépare un livre du type album de photos, mais j'ai pensé qu'un site internet serait plus flexible, plus accessible, plus spectaculaire et moins onéreux. D'autre part, un site internet autorise une mise à jour régulière et des ajouts simples sans bouts de scotch et ratures. J'ai choisi Maman comme point de départ, mais comme vous le verrez l'on peut voyager dans toutes les directions et j'espère découvrir au fur et à mesure de nouvelles destinations surpenantes. J'ai opté pour une présentation simple avec une approche plus familiale que généalogique. Si l'un d'entre-vous souhaite contribuer n'hésitez pas à me faire parvenir vos documents ou textes que j'insérerai bien volontiers dans ces pages : r.odermatt@hispeed.ch.


Sommaire général

















Sommaire de cette page














Marion Odermatt (-Myckert) "Grand Marion"

06.10.1929 - 11.09.2020




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Biographie Express


Le parcours de Marion est étonnant et elle nous surprend à plusieurs reprises par sa capacité à rebondir. Elle est née dans une famille de la bourgeoisie allemande, a grandi à Halberstadt pendant la montée du fascisme et durant la 2ème Guerre Mondiale. Vers 1949 elle a réussi à quitter l'Allemagne de l'Est (RDA), dans des conditions rocambolesques (cachée dans la paille !!!), car même si le mur de Berlin n'existait pas encore, il y avait déjà une frontière qui devait éviter une trop grande émigration de la population est-Allemande. Elle restera presqu'une année chez différerents parents dans la partie Ouest. Par la suite elle arrive en Suisse à Herisau (AR) chez son oncle Joachim Auer où elle restera le temps de trouver du travail en 1950, notamment comme garde d'enfants, dans des familles aisées à Zürich. Vers 1952-53 elle s'inscrit à l'école Hotelière de Belvoirpark à Zürich où elle rencontrera son futur mari Hans Odermatt. Ensemble ils reprendront l'Hôtel Pfistern à Lucerne, puis en 1955 l'Hôtel des Beaux-Cèdres à Montreux et pour finir en septembre 1960 ils s'établiront définitivement au Restaurant du Montagnard à 1832 Villard s/Chamby.

Sa famille


Avant de présenter ici notre première arbre généalogique je vais vite préciser qu'il est très compliqué de mettre tout cet embrouillamimi de familles sur un seul arbre, je vais donc procéder par familles et par générations séparément de manière à garder un semblant de contrôle. Les numéros de chaque item se définissent par rapport à une génération, la génération 1 étant celles des "Victor, Sevan et Ilia".
Marion est née à Halberstadt d'un papa pédiatre (Hans Myckert) et d'une jeune fille issue d'une famille bourgoise de Meiningen (Johanna Vaerst). Elle est l'ainée de 5 enfants (1 soeur, 2 frères et encore une soeur plus tard). Son papa meurt en 1946 d'un cancer du poumon et sa mère émigrera en Suisse en 1956 où elle épousera Helmut Auer, qui n'est autre que son cousin (cette histoire fera l'objet d'un chapitre séparé).

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Mariage de Mizzi Auer avec Karl Vaerst à Berne en 1908
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Karl VaerstmizziomayHansGottfriedmyckertgp
Opäps Vaerst et sa femme Mizzi, Netty et Hans Myckert, les parents Myckert avec Netty et Hans

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Oma et Marion, Hans avec Martin et Christoph, Oma avec Jutta et Marion, Hans et Marion, Omi et Marion
famille Myckert
On peut reconnaître de gauche à droite Onkel Hans et ???, Christoph, ???, Jutta, Tante Inge, Martin et ???
assis : ???, ???, Grand Papa Karl Vaerst "Opäps", Tina et Netty. Après recherches les "inconnus" pourraient être Tante Lotti et ses enfants, ainsi que Tante Martha et les siens, mais c'est à confirmer. Entre temps Tina a confirmé que c'est juste.
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Jutta, Martin, Marion avec Tina dans les bras et Christoph
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Marion, Opäps et Omi (Mizzi), Netty, Hans et devant Onkel Hans /  /  Hans, Tante Lenta ou Grethe, Netty et Joachim Auer
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Marion, Martin, Jutta, Nonno Helmut, Tina, Christoph


Son enfance



vaccMarion nous a toujours raconté qu'elle avait eu une enfance très heureuse, malgré la montée du fascisme et les privations liées à la guerre. L'une des raisons essentielles en est leur belle maison de Halberstadt avec un grand jardin, qui permettait toutes sortes d'activités. Elle a d'ailleurs, plus tard, décidé de suivre son mari Hans au Montagnard à cause de cela. Son père était pédiatre et après s'être établi depuis quelques années à Halberstadt. La jeune famille a commencé à se chercher une maison. Cette nouvelle est arrivée aux oreilles d'un collègue médecin du père, d'origine juive, qui cherchait à quitter l'Allemagne pas encore nazie pour se rendre aux USA car il avait perçu le danger représenté par l'arrivée de Hitler au pouvoir, il a proposé sa maison à Hans Myckert, qui l'a immédiatement achetée. L'on aurait tort d'analyser cette vente à la lumière du nazisme et de l'anti-sémitisme, car elle a lieu avant 1933 et Hans Myckert et son épouse étaient des Allemands modérés qui essayaient de ne pas tomber dans le piège, et qui de surcroit comptaient divers membres de la famille d'origine juive (Les Güterbock).

Leur maison a été le théatre de leurs jeux d'enfants mais aussi surtout durant la guerre, le potager fournissait de quoi manger et les abeilles de "Netty" produisaient du miel, précieuse marchandise pour les échanges contre d'autres produits rares.

À droite du texte on trouve le certificat de vaccination de Marion, établi par son père en 1930


Ci-dessous le fameux rûcher et l'on reconnait Jutta et Netty.

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Je n'en suis pas certain, mais je crois que ce dessin représente la maison de Halberstadt.

Marion a eu une éducation classique typique pour la bourgeoisie allemande de cette époque. Elle a notamment comme chacun des enfants du apprendre un instrument et après plus de douze années d'étude du piano elle était parfaitement capable de se mettre à l'instrument avec n'importe quelle partition et jouer en déchiffrant sans grands problèmes. Elle n'a jamais été une grande musicienne et ne jouait que très peu, mais par contre une très grand fan de musique classique, très connaisseuse et capable de reconnaître les oeuvres de tous les grands compositeurs classiques. C'était d'ailleurs devenu un jeu que je pratiquai bien volontiers avec elle lorsque en repassant ou tricotant elle écoutait à la TV les morceaux qui passaient pendant les heures de "mire" (sans programmes) et qu'il fallait deviner le compositeur avant que le présentateur ne le dévoile à la fin. J'ai aussi eu la chance de l'accompagner plusieurs fois au concert, car le "Septembre musical de Montreux" était un must pour elle chaque année. L'occasion d'aller écouter de la belle musique mais aussi de mettre une belle toilette et de rencontrer les gens chics de Montreux.


Elle m'a aussi raconté que durant cette période participer aux "jeunesses hitlériennes" était obligatoire si la famille ne voulait pas avoir trop de problèmes, et qu'elle comparait le temps passé (elle avait de 6 à 12 ans) dans ces groupes comme les scouts chez nous. Par contre elle m'a toujours mentionné l'absolue discrétion et retenue,
sur ce qui se disait à la maison, dont il fallait faire preuve avec des étrangers, même des camarades.

Durant la guerre et surtout après la mort de son père en 1946, s'est posé la question de son futur métier. Elle avait atteint le niveau du Gymnase donc obtenu une maturité ou baccalauréat ("Abitur"), mais sans moyens à l'époque, il n'était pas concevable d'entreprendre des études et elle a donc décidé de faire un apprentissage de couturière, ce qui lui a permis par la suite de toujours avoir de petits revenus. Eliott m'a appris qu'elle lui avait expliqué qu'en RDA si tu étais enfant de "diplômé", tu étais obligé de faire le service militaire ou un apprentissage avant même d'avoir le droit de faire des études, égalitarisme oblige.

Elle écrit dans ses lettres à sa maman que sa professeurs de couture était très sévère et visiblement ne l'aimait pas particulièrement. Nous avons réussi à retrouver son travail de diplôme où elle doit présenter tout ce qu'elle sait faire sur une pièce recto-verso. Et le lien conduit aussi à un document pdf avec toutes ses esquisses. L'on découvre ainsi son talent pour le dessin qu'elle aura l'occasion de remettre en oeuvre quand elle peindra toutes les portes du restaurant avec des motifs de peinture paysanne.

Cahier des esquisses

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Un voyage en Suisse avec la famille (1938)


Dès que j'aurais le temps je publierais ce chapître documenté par un cahier tenu par Oma Netty et où l'on découvre les attaches profondes avec la Suisse de la famille Auer, notamment les grands-parents Hans Auer et Maria (-Henking),  les tantes Lenta et Mina à Berne et l'oncle Johann de Herisau.


Son voyage vers la Suisse et les premières années  (1949-1951 env.)


J'ai eu la chance de retrouver dans son "Kämmerli" de nombreuses lettres (plus de 200 lettres manuscrites de 4 pages) et photos de cette époque, toutes conservées par sa mère. Ce qui m'a permis d'essayer de reconstituer son parcours à cette époque et ma tante Tina, m'a gentiment éclairé sur les parties manquantes.

En février 1949, Marion quitte Halberstadt, donc la zone russe, pour se rendre à Giessen chez son oncle Karl Georg Vaerst (Schorsch) et sa tante Charlotte Mattern (Lotti). Elle n'a rien si ce n'est le couvert et le logis et grâce à ses capacités de couturière réussit à se faire un peu d'argent et surtout économiser un peu pour son futur voyage. Car elle avait déjà à cette époque la ferme intention de se rendre en Suisse grâce à une invitation de son oncle Joachim Auer de Herisau. Elle aide aussi pour les enfants Christa et Reinhard, et surtout a une bonne relation avec la tante Lotti.

En octobre 1950, elle se rend à Flensburg auprès de son oncle Hans et de la fameuse tante Inge, que dans ses lettre elle décrit comme assez sèche, autoritaire et peu sympathique. Après une longue attente pour obtenir ses papiers de voyage et son visa. Elle retourne à Giessen début janvier 1950 pour prendre quelques jours plus tard, le 15. février, le train pour la Suisse.

Elle décrit cette période comme assez pénible pour deux raisons : la première est liée directement à sa personalité. En tant que fille ainée d'une bonne famille de la bourgeoisie allemande, elle est parfois un peu arrogante et peu diplomate. Aujourd'hui on dirait qu'elle se la pétait un peu ! Elle a de la peine à s'imaginer travailler comme "domestique" alors que c'est probablement sa seule chance. Heureusement toute la famille s'y met et elle comprend peu à peu qu'elle devra changer si elle ne veut pas être malheureuse.

La seconde raison est liée à un très fort conflit familial, dû à son grand-père Karl Vaerst (Opäps). Ce garnement a, à 71 ans, engrossé une jeune fille de 17 ans, et a eu un fils, Jürgen. Je vous laisse imaginer le scandale dans une famille qui se voulait quand même un peu "bien". Les deux fils et la tante Inge se liguent véritablement contre lui et au bout d'un moment Opäps décidement carrément de rompre les ponts. Ils sont alors assez fachés avec Netty (Oma) qui n'a jamais été aussi loin et a gardé un peu de contact avec son père, malgré la situation difficile. Marion était au milieu de toutes ces histoires, par la suite Jutta aussi et avait de la peine à prendre parti, ce qui lui a été reproché.
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La voilà arrivée chez son oncle Joachim
(frère jumeau de Helmut) et son épouse la tante "Mimmi", ils ont déjà 4 enfants, Eugen, Markus.  Christine et Andreas. Marion va s'en occuper et sera nourrie et logée par la famille, tout en commençant à chercher du travail et à apprendre à connaître la Suisse. Il ne faut pas oublier qu'à l'époque les Allemands étaient considérés comme des réfugiés, pas très bien vus, un peu comme les frontaliers aujourd'hui. De plus elle n'aurait  pu trouver du travail que comme "domestique" car les autres jobs étaient réservés aux Suissesses.

Elle restera plusieurs mois chez eux, à gagner un peu d'argent en faisant des travaux de couture et échange chaque semaine une lettre avec sa famille restée en Allemagne (Zone Russe). Sa mère reçoit à sa demande un courrier de Joachim et de la tante Mimmi pour qu'ils lui disent ce qu'ils pensent de sa fille. Ce courrier est édifiant car Marion (Mareile) est décrite comme une oie blanche, naïve et gentille, qui a été surprotégée par sa mère, mais pas très bosseuse et on se demande bien ce qu'on pourra en faire, car elle manque aussi un peu d'humilité, même si elle est très timide. "Il faut que tu t'adaptes ou il ne te restera qu'à épouser un homme riche". J'ai bien ri en lisant ce courrier tellement il ne correspond pas à ce que j'ai connu de ma maman.

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Elle a de plus en plus de contact avec son oncle Helmut Auer et sa tante Elisabeth (Tante Li) qui est une femme très dynamique. Ils ont un enfant Jürg et elle s'en occupe aussi volontiers de temps en temps. Helmut et Li vont finalement l'aider à trouver du travail à Zürich et l'héberger quelques temps à Zürich. Finalement après quelques déconvenues, le 1er octobre 1950 elle entre au service de la famille Wälchli pour s'occuper du ménage et des 3 enfants. Elle est très malheureuse car on la gronde souvent pour son manque de volonté et travail. Les enfants sont de parfaits garnements et elle ne pense qu'à changer de place. Mais à l'époque les étrangers ne pouvaient pas changer de place comme ils voulaient, il fallait au moins faire 6 mois.

Elle continue à fréquenter très souvent Helmut et Li, ses jours de congé et ils vont continuer à l'aider à chercher une autre place, qu'elle trouvera finalement dès le 15.2.1951, chez la famille Lüthy. M. le professeur Fritz Lüthy est un éminent neurologue et avec sa femme ils ont eu 4 enfants, mais son épouse est fragile du coeur et elle a donc besoin d'aide. Ils vivent dans une grande maison, ont des étudiants comme locataires et un cuisinière que maman doit remplacer durant les vacances et les congés. C'est une terreur pour elle et je crois bien que de ce jour elle n'a plus cuisiné grand chose ! Elle pourra même aller avec la famille en vacances à Arosa. Je n'ai plus de lettre pour la période qui suit et ne sais pas exactement combien de temps elle est restée ni comment elle s'est décidée vers 1952 à s'inscrire à l'école Hotelière de Belvoirpark.


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Le fameux architecte du Palais Fédéral et la famille Auer


hansAOn nous a beaucoup parlé de Hans (Johann Wilhelm) Auer car il faisait la fierté de la famille. Lors d'une visite au Palais Fédéral avec maman en 1968 environ, à l'occasion de notre dernière rencontre avec la Tante Lenta au Bürgerspital de Berne, nous avons avons eu droit à un parcours personnalisé dès l'instant où maman a expliqué à l'entrée qu'elle était la petite-fille du professeur Auer. Il ne servirait à rien que je fasse ici l'historique du bonhomme vu que de nombreux sites ont très bien fait ce travail :

A la ville fédérale, il faut un (nouveau) Palais - no. 2

Hans W. Auer

Hans Wilhelm Auer - Wikiwand

Architekturzentrum Wien


Par contre, il est temps d'explorer un peu plus l'arbre généalogique pour comprendre plus tard d'autres anecdotes et d'autres liens familiaux, notamment avec les familles Henking, Vaerst et Güterbock, qui font l'objet de nombreuses anecdotes dans la famille.

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La famille Henking,  sa nombreuse progéniture et ses mariages croisés


Puisque l'on évoque Hans Auer, il est temps de finalement éclaircir histoire. Le professeur Auer a effectivement épousé une Henking alors qu'il était né d'une Henking ! Comment cela a-t-il été possible ?
En fait je n'ai pas trouvé trace de 32 enfants comme le disait la légende, mais 22 (17 enfants avec Adriana et 5 avec Aloisia) probablement que la légende tenait compte des enfants morts-nés. Toujours est-il qu'après avoir fouillé dans les archives j'ai finalement compris que Johann Wilhelm Auer avait épousé la demi-soeur de sa mère !!! Le schéma ci-dessous éclairera votre lanterne.
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C'est aussi ici l'occasion de parler des familles Hettenbach et Henking. La famille Hettenbach m'était totalement inconnue jusqu'à ce que un groupe de personnes se présentent chez Marion en lui expliquant qu'ils sont cousins. Matthias Hiltpold et Dorothea Hiltpold décédée en 1919 tiennent à jour les archives de la Fondation Hettenbach, instituée par Johann Georg Hettenbach pour permettre à ses descendants de recevoir de l'aide en cas de "coups durs" de la vie. Par la suite Matthias, Dorotea et d'autres personnes sont venus nous voir au Tessin et mon intérêt pour la généalogie s'est développé. Il est même étonnant d'apprendre que Joachim Auer de Herisau a longtemps siègé au Conseil de Fondation.
Un autre personnage célèbre de la famille Henking de Schaffouse est Carl Henking, fils de 903 et de 904.

 

Helmut Auer "Nonno"


erinIl est l'heure de parler de Helmut Wilhelm Auer, autre petit-fils de Hans Auer et cousin de ma grand-mère Netty, qu'il épousera vers 1958 et avec laquelle il vivra pendant de nombreuses années sur l'Alpe de Calascio au Tessin. La plus grande partie des informations et des histoires proviennent de son livre "Erinnerungen" que je prête volontiers à qui veut le lire.

Le papa de Helmut, Hermann Auer était commerçant et est parti s'établir à Mazagan, appelée aujourd'hui El Jadida, sur la côte antlantique du Maroc.
Sa soeur Grethe est venue par la suite pour l'aider à tenir son ménage. Au bout de quelques années il rencontre Marie Bruns, fille d'un pharmacien de Halle où sera célébré le mariage.Ils eurent d'abord eu un garçon Hans 1905, puis 2 jumeaux Helmut et Joachim 1906, et plus tard une fille Rose-Marie.


S'ensuit une vie heureuse au Maroc, jusqu'au début de la 1ère Guerre Mondiale, qui a vu les français considérer les Suisses-Allemands comme des ennemis, et emprisonner toute la famille, sauf la maman Marie, qui se remettait en Suisse du thyphus, et qui fort heureusement a pu alerter le Conseil Fédéral qui les a fait libérer.
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Par la suite la famille qui a presque tout perdu au Maroc, va s'établir à Berne, auprès de la grand-mère Marie Helise (Henking), puis à Hérisau auprèsde son grand père paternel Johannes Auer. Les enfants feront des études classiques, avec chacun l'apprentissage d'un instrument de musique, à Herisau et à Saint-Gall et par la suite Helmut ira voir sa tante Gretha a Berlin où il décidera de devenir musicien (celliste). Gretha avait épousé Bruno Güterbock, d'origine juive qui est décédé en 1940, et ses enfants ont émigré aux USA et en Argentine. Elle par la suite devenue écrivaine sous le nom de Gretha Auer.

Je vous passe ici les détails de la carrière de Helmut pour ne retenir que les anecdotes les plus intéressantes. Il faut rappeler que toute l'histoire se déroule au moment de la crise, de l'hyperinflation, de la République de Weimar et de la montée du fascime, puis de la guerre.
Helmut devient progressivement un celliste renommé et peut entrer dans l'orchestre radiophonique de ARD à Francfort, où il va jouer pendant quelques années. Par la suite en tant que Suisse, Helmut a eu de plus en plus de peine à obtenir des engagements car les postes étaient réservés à des Allemands (pro-Nazis si possible). Mais grâce à ses bonnes relations il a réussi à toujours obtenir des petits engagements qui lui ont permi de survivre. Il ne souhaitait pas quitter l'Allemagne de peur de perdre ses droits à une retraite par la suite.

Il épousera au début de la guerre Elisabeth Maria Kypke, qui lui donnera un fils Jürg en 1945 à la fin de la guerre et alors qu'ils sont déjà parvenus en Suisse avec une partie de la famille de sa femme. Le départ de Prusse pour arriver en Suisse est un voyage rocambolesque à travers un Allemagne déjà sinistrée et bombardée. Il se séparera de son épouse dans les années 52-53 et elle réapparait brièvement comme responsable d'une revue pro-européenne à Genève.

À cette époque il obtient un poste de violoncelliste dans l'orchestre de la Suisse Allemande (SRG) qu'il occupa jusqu'à se retraite. Dans les années 1956-58 il épousa sa cousine Netty (Oma) et l'aidera ainsi à quitter la RDA. Ils s'établiront définitivement à Calascio en 1970 après sa retraite. Ils y resteront de nombreuses années, jusqu'à la mort de Netty, il viendra s'établir d'abord à Ascona, puis auprès de son frère jumeau Joachim à Hérisau. L'arborescence ci-dessous permet de comprendre un peu mieux cette brancxhe de la famille qui sont cousins avec Marion et sa fratrie.

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L'on reviendra plus tard sur la vie avec Netty à Calascio, mais il y a un anecdote qu'il faut raconter car elle a créé une grande confusion dans mon esprit. C'est Gross Wachlin : domaine seigneurial de le Prusse Orientale où Helmut se rendait parfois en vacances chez des cousins. J'ai d'abord pensé que c'était les fameux domaines au bord de la Baltique dont nous parlait maman, tant la ressemblance est grande. Le graphe ci-dessous montre la relation entre les familles. En l'occurence pour ce qui concerne l'histoire de maman, c'était du côté de la famille Myckert qu'il fallait regarder !!!

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La famille Myckert et les vacances à la Baltique



Pour l'instant la famille Myckert est encore absente du débat. Il faut bien reconnaitre que pour le moment nous ne disposons que de très peu d'informations, mais ne désespérons par d'en obtenir au travers des cousins encore en Allemagne (Arne et Philipp). Les Myckert sont aussi pasteurs à Neidingen dans l'ancienne Poméranie puis à Meiningen.


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Et voilà enfin ces fameuse vacances à la mer Baltique dont maman nous a si souvent parlé. En fait sa tante Else avait épousé un propriétaire de domaine seigneurial ("Rittergut"). Ce domaine s'appelait Schulzenhagen et était situé près de Köslin, à proximité du domaine Gross Wachlin de la tante Martha de Helmut. Eh oui le monde et particulièrement la Prusse Orientale était petite.

Aujourd'hui c'est en Pologne et ça s'appelle Smiechow. Le document retrouvé dans les archives permet de voir la taille de l'exploitation en son temps. Elle faisait environ 80 hectares (~1km2), elle comptait 25 chevaux, 100 vaches et veaux, 200 moutons et une centaine de porcs.


On peut imaginer que sur la propriété se trouvait un petit village avec quelques maisons où logeaient les ouvriers agricoles et leurs familles.

La mer Baltique et ses belles plages se trouve à deux pas. Pas étonnant que les vacances y furent belles. La Poméranie est souvent appelée la petite Suisse de Pologne.


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Les photos ci-dessus sont de 1935 environ et montrent maman avec des cousines avec la tante Else et la grand-maman Myckert au bord de la mer Baltique.


La tante Inge




La tante Inge est apparue dans notre vie dans les années 1990 juste après le chute du mur de Berlin. Inge et Karl Vaerst sont des cousins de Oma Netty Myckert. L'Onkel Hans était le frère de Netty et est devenu chimiste, puis un peu affairiste. Dans son livre Nonno le décrit comme un adolescent un peu exhalté par l'arrivée du 3ème Reich. Par la suite il a épousé Inge Braun, médecin. Ils n'ont jamais eu d'enfants, mais visiblement ont amassé un petit pécule et avaient un appartement à Qadro au Tessin où ils invitaient régulièrement les neveux. Ils venaient régulièrement voir maman lorsqu'ils faisaient la route de Cologne au Tessin. Et nous sommes allés toute la famille les voir sur le chemin de nos vacances à Erperheide en Belgique peu après la naissance de Eliott.
          

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Tante Inge m'avait proposé de venir reprendre un hôtel à Rügen, mer Baltique, façe au Danemark, haut-lieu de villégiature
en RDA et avant du Reich allemand (on peut comparer avec Deauville). Car avec la réunification, tous ces hôtels étatisés étaient à vendre à un bon prix et elle était prête a investir. Maman m'a déconseillé, surtout du fait du caractère particulier la tante Inge, qui n'était pas la plus appréciée dans la famille. Nous avons donc gardé un contact épistolaire et après notre rencontre à Cologne avons compris le style du personnage. Cela nous a néanmoins permis de découvrir cette branche de la famille qui nous était totalement inconnue et avons conservé un contact ténu avec Christa et Reinhard. C'est aussi à ce stade que j'ai commencé à m'intéresser à mes aieux et conserver les documents qui aujourd'hui me pernmettent de faire ce petit site.

Il faut reconnaître que la tante Inge et son héritage
en 2011/2012 (env. 200'000.-) ont permis à maman de continuer à vivre à perte au Montagnard pendant 3-4 ans de plus.

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Les frères et soeurs de Marion et Netty



Marion est la première à partir et Jutta suivra 2 ans plus tard plus où moins le même parcours, mais en tant qu'infirmière elle aura moins de problèmes à entrer en Suisse et trouver du travail. Elle est restée célibataire et n'a pas eu d'enfants, mais s'est par contre beaucoup attachée aux enfants paraplégiques dont elle s'est occupée avec passion durant de nombreuses années.  Elle est aujourd'hui dans un EMS Zurichois, malheureusement très diminuée.

Le reste de la famille est toujours dans la zone russe, les 2 garçons se forment, Christoph comme architecte et Martin comme enseignant. Christine reste auprès de sa mère et finit sa scolarité.

Plus tard lorsque Hans et Marion sont déjà aux Beaux-Cèdres, Netty réussit à obtenir un visa de deux semaines pour se rendre en visite auprès de sa fille. A cetter occasion la relation avec Helmut devient plus sérieuse et ils décident qu'ils vont se marier, malgré le fait qu'ils sont cousins, comme ils n'étaient plus vraiment en âge d'avoir des enfants, ils ont reçu l'autorisation.

Tina m'a expliqué qu'en fait Netty et son premier mari Hans, Helmut et encore une personne surnommée l'oncle Hanau étaient très proches avant la guerre et faisaient souvent des excursions ensemble. Netty étant la seule à conduire les hommes embarquaient bien volontiers dans ces expéditions. La relation entre Netty et Helmut était déjà forte à l'époque, mais en tant que cousins ils ne pouvaient pas imaginer une famille.

Vers 1957, Netty décide de rejoindre Helmut en poussant Christine à les suivre.  Elle avait 14-15 ans et ils ne savaient pas très bien quoi faire avec elle. Elle est donc venue aux Beaux-Cèdres pour aider à l'hôtel et a vecu le déménagement au Montagnard. Elle a choisi plus tard de faire l'École Hôtelière à Lucerne et s'est mariée avec Adolf (Adi) Selinger avec lequel elle a eu deux enfants Marion et Andreas. Elle par la suite occupé une fonction d'assistante de direction dans une banque si je ne m'abuse. J'ai régulièrement des contacts téléphoniques avec Tina et j'espère qu'elle corrigera mes erreurs dans ces pages.

En 1961 lorsque les bruits de la construction du mur se sont précisés, Christoph et Martin ont à leur tour décidé qu'il serait intelligent de passer à l'ouest. Ils ont obtenu des visas de 15 jours pour aller visiter leur mère en Suisse et ne sont pas repartis à Berlin. Ils ont du tout abandonner ce qu'ils avaient laissé en RDA et n'avaient pas pu emporter grand chose. Ils sont restés quelques années en Suisse avant de repartir en Allemagne.

Christoph était ingénieur sur machines et a pu travailler un peu comme chef de chantier en Suisse, mais il a décidé de repartir en Allemagne, près de Münich où il a pu se reconvertir comme enseignant. Il a rencontré plus tard sa femme Irmgard et ils ont eu deux enfants Petra et Philipp.

Martin était ingenieur civil et architecte et avec sa femme Gisela, ils avaient déjà une fille Kirsten (malheureusement décèdée 2 jours après Marion) et ont eu encore un fils Arne. Ils sont allé vivre à Bremerhaven.

Si un jour quelqu'un me fournit plus de détails je pourrais faire un petit chapître sur les cousins et leurs descendants.


Nous nous sommes vus assez rarement avec nos cousins, uniquement lorsqu'ils passaient par chez nous avant d'aller à la mer. Malheureusement nos parents ne pouvaient jamais s'absenter car à l'époque on ne prenait pas de vacances et le handicap de la langue est devenu un élement supplémentaire de difficulté. Mais c'était la même chose avec ceux du côté Odermatt, que nous n'avons pas vu beaucoup plus souvent, pour les mêmes raisons.



Calascio



Calascio est un alpage du Tessin, au-dessus d'Intragna dans le Centovalli. Helmut et Netty y ont acquis un "rustico" (mazot, fermette pour l'estivage) dans les années 1965 et l'ont progressivement remis en état, de manière à pouvoir y vivre toute l'année après leur retraite. Ce fut chose faite vers 1970 et pour les encourager d'aller vivre et s'occuper des pâturages à l'année, le Canton du Tessin a financé la ligne téléphonique et le déménagement par hélicoptère.

Il faut bien s'imaginer la vie assez austère à cet endroit, pas d'électricité, donc tout au gaz ou au bois, jusqu'à l'arrivée des premiers panneaux solaires. Depuis Intragna, accessible par le train des Centovalli,on pouvait prendre un télécabine qui t'amenait à Costa, puis un autre petit télécabine de Costa à Pila. En vert le trajet à pied, escarpé et plein de marches et de racines prend environ 1 heure. En jaune un câble avec une benne pour transporter les marchnadises.

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Lorsque nous sommes arrivés au Tessin en 2005, nous avons pensé qu'une visite s'imposait et un beau jour de l'automne nous sommes lancés sur cette montée avec Eliott et Lloyd. Et nous nous sommes perdus dans la forêt dense juste au-dessous de Calascio. Sylvia et moi avons répété l'opération seuls en novembre, toujours par grand beau temps et la récompense est vraiment méritée. La vue est superbe, il règne un calme extraordinaire, un vrai petit paradis. Toutefois ne jamais oublier qu'en hiver il peut parfois y avoir 1 mètre de neige.
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Nonno et Oma ont vécu là pendant près de 20 ans. En s'occupant des pâturages, essentiellement il faut nettoyer les bogues des châtaignes qui représentent un danger pour le bétail. Ils avait quelque brebis, une race particulière qui s'élèvent pour sa viande et non pas son lait. La viande ressemble à du veau. Chaque petit-enfant a d'ailleurs reçu une peau de mouton tannée par Oma. Le soir ils faisaient un peu de musique, et oui ils avaient déménagé le piano de Netty. Et très souvent Netty téléphonait pendant plus d'une heure avec sa fille Marion, au grand dam de Hans qui disait que si la ligne était occupée les clients ne pouvaient pas réserver. D'où le bonheur de ma maman lorsqu'elle a pu installer une ligne séparée pour le fax !!!

Nos cousins y sont allés plusieurs fois avec leurs parents durant les vacances. Nous auriont du y aller seuls, et l'idée de marcher une heure nous épouvantait. Donc malheureusement nous n'y sommes jamais allé de leur vivant. Par contre Maman et Papa on fait le déplacement une fois.
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Puis Oma a commencé à avoir des problèmes rénaux et devait deux fois par semaine effectuer une dialyse à l'hôpital d'Intragna. Il n'était pas envisageable qu'elle fasse le trajet à pied chaque fois car elle était devenue trop faible. Ils ont donc signé une décharge à la société qui exploitait le câble pour les marchandises et voyage sur la petite benne jusqu'à Costa ou Pila.

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Lorsque Oma est décédée elle a choisi d'être incinérée, mais Nonno trouvait que cela polluait trop alors il a voulu être enterré tradionnellement. Il a donc fait préparer une pierre tombale avec les 2 noms, qui est restée de nombreuses années chez Mino Valsecchi le sculpteur en attendant d'orner sa tombe où les cendres de Oma l'auraient rejoint. Mais la vie réserve plein de surprises et Nonno dans ses dernières années est retourné vivre à Herisau avec son frère jumeau Joachim, où il est décédé peut après lui. Son fils Jürg a décidé qu'il allait l'enterrer à côté de son frère en Appenzell et ne pas retransporter le corps au Tessin pour l'ensevelir là avec Oma. Donc les cendres de Oma sont restées au Tessin.

Lors de mon arrivée à Locarno en 2005, maman m'a demandé de regarder où étaient ces cendres. J'ai finit par téléphoner au secrétaire communal à Intragna et lui ai demandé s'il savait où étaient les cendres de ma grand-mère, il m'a répondu du tac-au-tac, "devant moi sur l'étagère depuis bientôt quinze ans. Il était temps". Pour finir il a été décidé que ces cendres serait versées dans le réceptacle commun de ceux qui ne souhaitent pas rester dans un colombarium.

          
Les voyages



Après des années sans jamais prendre de vacances, éventuellement un petit tour par ci et par là en Suisse, papa a proposé à Maman de faire un grand voyage en janvier 1981 en Afrique du Sud, grâce à des gens qu'il avait connu durant le Travel Trade Workshop à la maison de Congrès. Ils sont partis les deux au mois de janvier et nous ont laissé avec Christian gèrer le restaurant durant ce mois d'hiver.

C'est durant ce voyage qu'ils ont rencontré une personne qui à pris leur coordonnées. Lorsque Sylvia et sa copine Fiona ont décidé de se rendre en Europe, cette personne qui était le patron du papa de Fiona a laissé l'adresse du Montagnard en leur prédisant que si elles cherchaient du travail elles en trouveraient là. Ce fùt chose faite et vous connaissez la suite: Sylvia n'est pas repartie....

En 1982, le pays leur a tellement plu qu'ils ont décidé de repartir, avec Riquet et Heidi cette fois. Ils en ont profiter pour faire connaissance de Joke et Bep, les parents de Sylvia et de les informer qu'on allait probablement se marier, ce que nous avons fait en septembre 1982.

En 1983, nous y sommes allé avec eux pour nous marier à l'église et rencontrer sa famille.

Après papa est tombé malade et décédé en 1988, pas de voyages durant cette période

Par la suite maman est devenue tellement accro aux voyages que c'était devenu le point de discussion de toute l'année et sa revanche sur tous les aléas de la vie.

1989 : Afrique du Sud avec Heidi, Riquet, Alicia, Micky
1990 : Caracas avec Christian et Micky
1992 : Hong-Kong avec Christian et Micky
1993 : Mexique avec Christian et Micky
1994 : St_Domingue avec Christian, Micky et Alicia
1995 :
Hong-Kong avec Christian, Micky et Alicia
1996 : Koh Samui avec Christian, Micky et Alicia + Monique et Coco
1997 : Bresil avec Ezia et Marion
1998 : Koh Samui avec Christian
1999 : Koh Samui avec Christian, Micky
2000 : Bresil avec Christian
2001 : Margarita Island avec
Christian, Micky + Line et Olivier Jaquier.